Si le golfe du Morbihan, la presqu’île de Quiberon et les alignements de Carnac sont les noms qui reviennent le plus souvent lorsqu’il s’agit d’évoquer les sites touristiques les plus emblématiques du sud de la Bretagne, d’autres, tout aussi important au regard du patrimoine morbihannais, mériteraient d’être plus souvent cités. C’est notamment le cas de la citadelle de Port Louis et de la rade de Lorient, deux sites touristiques qui peuvent être découvert à l’occasion d’un séjour dans un camping du Morbihan.
Port Louis, pour les amoureux de vieilles pierres
C’est à l’entrée de la rade de Lorient que l’on retrouve la petite ville de Port Louis. Anciennement nommée Blavet, en référence au fleuve qui la borde et qui se jette dans l’Atlantique, Port Louis n’a adopté ce nom qu’à partir de 1618, en l’honneur du Roi Louis XIII qui ordonna qu’on fortifie la cité. Construite sur un point stratégique de la côte bretonne, cette ville a en effet et pendant longtemps régulièrement subi des assauts anglais et espagnols. Ces derniers l’occupant même de 1590 à 1598.
Commandés par don Juan del Aguila, les espagnols construisirent un petit fort sur un escarpement rocheux le long du chenal d’accès à la rade de Lorient, une ville qui n’existe pas encore à cette époque. Ce premier édifice, de forme semi circulaire, est achevé en 1591. Il prend alors le nom de Fuerte del Aguila (Fort de l’Aigle) en l’honneur de son premier gouverneur.
Au départ des espagnols, la petite place forte est partiellement démolie, mais 20 ans plus tard, les ingénieurs de Louis XIII comprennent la valeur du site et les qualités défensives dont il bénéficie. Le Roi décide donc d’en faire un symbole royal et le petit village mitoyen du fortin prend le nom de Port Louis. Le fortin en question étant reconstruit pour devenir une véritable citadelle, chargée de protéger, à partir de 1666, l’arsenal de Lorient, créé de toute pièce afin d’accueillir la première Compagnie Françaises des Indes Orientales (d’où le nom de Lorient ; qui provient du Soleil d’Orient, premier navire construit dans les chantiers navals, rapidement transformé en L’Orient).
La rade de Lorient, un site chargé d’histoire
A la différence d’une baie ou d’un golfe, les rades disposent d’une ouverture vers la mer et le grand large plus étroite, ce qui favorise la sécurisation d’une flotte au mouillage. Si l’on ajoute à cela la présence de la citadelle de Port Louis qui garde l’entrée du chenal, l’on peut aisément comprendre pourquoi la rade de Lorient ait été choisie pour installer le siège et les chantiers navals de la première compagnie maritime française.
Située à l’embouchure du Blavet, du Scorff et du Ter, la rade de Lorient s’est par la suite rapidement développée, l’arsenal connaissant une croissance importante entre le XVII et le XVIIIème siècle. Après un rapide passage à vide marqué par l’arrêt des activités de la Compagnie Françaises des Indes Orientales, le site reprend des couleurs et le port de Lorient accueille même, durant la seconde guerre mondiale, la plus grande installation militaire en béton armée jamais construite ; une base sous-marine.
La présence de cette base sous-marine a toutefois été fatale à la ville de Lorient, qui se voit allégrement pilonner par les bombardiers alliés durant la seconde guerre mondiale, et, à la fin de cette dernière, il ne reste que peu de bâtiment encore debout. Si la base n’a pas été touchée, l’arsenal est quant à lui complètement détruit, de même qu’une grande partie de la ville et de ses habitations.
Jusqu’alors presque intégralement occupée par la marine et les chantiers navals, la rade de Lorient est aujourd’hui une espace de vie où cohabitent bon nombre d’activités, à commencer par le tourisme et le nautisme.
Ainsi, la citadelle de Port Louis est maintenant ouverte aux visiteurs. Cette dernière abrite aujourd’hui deux musées : les salles du Musée national de la Marine entrainent les visiteurs dans le sillage des sauveteurs en mer puis la visite se poursuit sur l’histoire du commerce lointain : canons, sextants, porcelaines, et autres objets fabuleux jalonnent le parcours. Le voyage se poursuit ensuite au musée de la Compagnie des Indes dont les collections évoquent la richesse des échanges avec l’Asie.
Quant à la base sous-marine, elle a depuis la fin des années 1990 été reconvertie en un pôle nautique spécialisé dans la plaisance et la course au large. Elle accueille ainsi un centre d’affaires tourné vers le monde maritime, un musée aménagé au cœur même d’un ancien sous-marin et la célèbre cité de la voile Eric Tabarly.
Enfin, la rade de Lorient est également réputée pour ses épaves. Plus de 350 d’entre elles ont ainsi été répertoriées et constituent un véritable trésor pour les amateurs de plongée sous-marine. A noter également la présence du cimetière marin de Kerhervy, à Lanester, où les visiteurs peuvent découvrir les vestiges de vieux navires…